OS TEMPOS QUE CORREM. Miguel Vale de Almeida


11.2.04  

Mais véu.

Na edição de 18 de Janeiro do Le Monde, o sociólogo Bruno Latour publicou um texto contra a Lei. Extraí esta passagem do Bladi.Net, "portal dos marroquinos no estrangeiro".

"(...) Il faut reconnaître que l'inconscient collectif a bien choisi son nœud : quel merveilleux chiffon avec tous ces plis et ces replis ! Ces jeunes filles, qui souffrent depuis des dizaines d'années d'une discrimination incessante, deviennent enfin visibles dans l'espace public grâce au voile qui leur dissimule les cheveux et parfois le visage... Comment réagit d'abord la vieille République ? "Enlevez ce voile qui vous dissimule afin que vous redeveniez invisibles et que nous puissions à notre tour, nous les bons Français, nous voiler la face sur l'ampleur des discriminations que vous subissez ! Ou bien vous devenez visibles en vous voilant, et alors nous vous excluons de l'école ; ou bien vous vous dévoilez, et alors vous redevenez invisibles afin que nous puissions vous exclure comme avant... sans avoir même la gêne de vous apercevoir." A Tartuffe, Tartuffe et demi : "Couvrez ce voile que je ne saurais voir afin que je puisse vous ignorer comme avant." Si la métaphore du fichu cache quelque chose, ce n'est pas seulement l'archaïsme possible d'une religion, c'est surtout l'oubli de la tâche politique qui incombe aux républicains véritables.

Je n'ai pas la solution, mais, comme beaucoup de Français, j'ai le sentiment qu'il est périlleux de se retrancher derrière le petit doigt d'une règle inapplicable. Surtout au moment même où la République doit absorber les immigrations actuelles tout en explorant à tâtons la future identité européenne.

S'il faut lutter contre le terrorisme, que la police fasse son travail. S'il faut mettre fin au "malaise des profs", qu'on revalorise leur métier. S'il faut faire respecter l'assiduité aux cours, qu'on applique le règlement intérieur. Si l'ordre public est menacé, qu'on le défende. Mais, par pitié, qu'on n'exige pas des enfants qui nous sont confiés de choisir entre l'appartenance et la citoyenneté, alors que ce choix, on ne l'a demandé à aucun des Français plus anciennement installés.

Le travail de la République laïque, c'est de détricoter et de retricoter des identités multiples, ce n'est pas d'imposer un habit. Entre le voile et le code vestimentaire, faut-il vraiment choisir ? Si l'on décide de s'attaquer pour de bon au sexisme, n'est-ce pas toute la politique des corps qui demande à être dévoilée ? (...)"

mva | 13:27|